Il n’est pas rare de constater des inégalités entre les infirmières et leurs collègues masculins pendant une carrière dans la Fonction publique hospitalière et plus tard, à la retraite. Si les femmes sont bien plus nombreuses dans ce métier, leur salaire est généralement inférieur à celui des hommes… et leur pension de retraite aussi. Ainsi, les infirmières ont d’autant plus intérêt à commencer à se constituer un complément de revenus le plus tôt possible. Explications.
Carrière dans la Fonction publique hospitalière : des disparités entre infirmières et infirmiers
Un métier toujours majoritairement féminin
Ce n’est pas une idée reçue de croire que les infirmières sont plus nombreuses que leurs homologues masculins. Dans la Fonction publique hospitalière, les femmes représentent 86 % de l’effectif des infirmières et infirmiers. Elles étaient, en effet, près de 350 000 début 2021, contre un peu plus de 53 000 hommes (source : répertoire Adeli – DREES).
Des inégalités salariales entre femmes et hommes
Dans le domaine de la santé aussi, les femmes gagnent un salaire inférieur à celui des hommes : à profil identique dans la Fonction publique hospitalière, l’écart de salaire s’élève à 3,4 % selon l’Insee. Cela vaut pour l’ensemble des professions, y compris les infirmières, même si les femmes sont plus nombreuses à exercer ce métier.
Dans une récente publication, le Conseil International des Infirmières dresse le même constat pour toutes les infirmières dans le monde. « Minoritaires dans les soins infirmiers, les hommes occupent un nombre disproportionné de postes de direction dans le secteur des soins infirmiers et dans la santé. De nombreuses infirmières ne peuvent être promues en raison de leurs responsabilités domestiques ou de la priorité accordée à leurs collègues masculins ». (Prise de position du Conseil International des Infirmières : L’équité entre les genres au sein du personnel infirmier et de Santé, 2023).
Les infirmières n’ont pas la même évolution de carrière que les infirmiers
Une autre différence est à noter pour les infirmières, comme pour de nombreux métiers : les femmes sont plus exposées que les hommes aux interruptions de carrière. En effet, ce sont plus souvent les femmes qui décident de passer à temps partiel ou qui s’arrêtent de travailler pour se consacrer à leur famille. En 2022, 18 % des agents de la Fonction publique (tous domaines confondus) travaillaient à temps partiel. Cela concernait 24 % des femmes et seulement 8 % des hommes (selon les chiffres clés de la Fonction publique, édition 2023). Ces différences en matière de trajectoire de carrière font partie des facteurs qui impactent la rémunération des infirmières, puis leur future pension de retraite.
À la retraite, les infirmières sont (encore) plus exposées à une baisse de revenus
Une baisse de revenus de 25 % à 30 %, en moyenne, pour les infirmières et infirmiers
À la retraite, les agents de la Fonction publique hospitalière perdent entre 25 % et 30 % de leurs revenus, en moyenne. Cette baisse, qui affecte autant les infirmières que les infirmiers, a plusieurs explications.
– Pour une retraite à taux plein, le calcul de la pension ne prend en compte que 75 % du dernier traitement indiciaire.
– Les primes ne sont que partiellement intégrées dans le calcul de la pension de retraite de base. Or, elles constituent une partie relativement importante de la rémunération des agents.
Une pension de retraite plus faible pour les infirmières que pour les infirmiers
Avec un salaire plus bas que celui des hommes, les femmes, en l’occurrence les infirmières, ont une pension de retraite logiquement moins importante. Mais ce n’est pas la seule raison. Choisir le temps partiel ou décider de s’arrêter de travailler, après une naissance par exemple, sont autant de freins pour accéder à des formations et/ou à d’autres postes. Conséquence d’un temps de travail réduit, d’une carrière interrompue et d’une progression plus lente sur les échelons des grilles indiciaires : là aussi, un salaire moins élevé et une pension d’autant plus réduite.
L’autre critère à prendre en compte est la nature du temps partiel. Lorsqu’il est accordé « de droit », après une naissance ou une adoption, les trimestres travaillés comptent comme des trimestres à temps plein dans le calcul de la retraite (dans une limite de 3 ans par enfant). Ce n’est pas le cas du temps partiel « sur autorisation » négocié avec le supérieur hiérarchique et demandé pour raisons personnelles. Cela peut faire baisser le montant et ce sont toujours les femmes qui sont le plus souvent concernées.
Préparer sa retraite : une nécessité pour tous les agents, surtout les femmes
Commencer à préparer l’avenir le plus tôt possible est donc indispensable pour vivre la retraite plus sereinement et se consacrer à de nouveaux projets. Surtout pour les femmes, qui peuvent compter sur une retraite plus longue, en raison d’une espérance de vie plus importante que celle des hommes : 85,7 ans contre 80 ans (source : Insee).
S’affilier à la Complémentaire Retraite des Hospitaliers (créée en 1963 par le C.G.O.S) est une solution pour les infirmières et les infirmiers. Ce Plan Épargne Retraite individuel permet aux agents de se constituer un complément de revenus à leur rythme, selon leur budget et sans aucuns frais, et de récupérer leur épargne en toute liberté le moment venu.